Baromètre Séparer conseil et vente : une bonne idée pour 64 % des agriculteurs
D'après une enquête exclusive ADquation pour Agrodistribution, les agriculteurs accueilleraient plutôt favorablement l'idée d'une séparation entre le conseil et la vente dans les appros. Réactions de Coop de France et de la FNA.
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Du 8 au 13 juin 2017, ADquation a mené pour Agrodistribution un sondage téléphonique auprès de 401 chefs d'exploitation ayant plus de 50 ha de SAU. Parmi les questions, l'une a porté sur le conseil :
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L'accueil a donc été plutôt bon : 64 % des agriculteurs pensent que c'est une bonne, ou plutôt bonne, idée. Un résultat qui tombe dans un contexte tendu, avec des politiques qui ont remis le dossier au goût du jour. Outre Ségolène Royal qui a lancé une expérimentation au moment de partir, le candidat Macron s'était prononcé pour.
« Comment a été comprise la question ? »
Reste que ce résultat est à prendre avec des pincettes, car il est difficile de savoir comment les répondants ont plus précisément imaginé cette séparation.
Chez Coop de France, Vincent Magdelaine réagit : « Comment interpréter la réponse si l'on ne sait pas comment a été comprise la question ? Séparer signifie-t-il deux interlocuteurs différents, ou traduit-il une demande de plus de transparence ? Tout dépend de la façon dont l'agriculteur a compris la séparation : payer un conseil et un produit séparément ? Avoir un système du type médecin pharmacien avec une prescription obligatoire ? Ce sujet soulève de nombreuses questions : quid du libre choix de son conseiller ? Et des CEPP, qui viennent d'être mis en place ? En outre, il ne faut pas oublier qu'au final, ce sont les consommateurs qui décident. Leurs demandes, que ce soit en matière de qualité des produits ou de respect de l'environnement, c'est le marché qui les portera le plus efficacement. »
A la FNA, Damien Mathon, nouveau délégué général, analyse : « Que sous-entend ce concept pour les répondants ? Rappelons que l'agriculteur est un professionnel qui peut avoir recours à une offre de conseil assez large. Est-ce que ces résultats ne traduiraient pas avant tout une demande de clarté entre le prix des produits et le conseil ? Certaines ONG ont fait de la séparation du conseil et de la vente pour les produits phytos une question de principe. Mais derrière, quel est le but ? Car l'agrément nécessaire au commerce de produits phytos fixe déjà une étanchéité. Les conseillers ne sont pas rémunérés aux volumes vendus, et par ailleurs les agriculteurs doivent être titulaires du Certiphyto, ils sont donc formés. »
Marion Coisne
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